Février 2021
Nous vous proposons ce mois-ci de laisser la parole à un expert en crédit
immobilier professionnel à qui nous avons posé 3 questions. Nous avons donc
pris contact avec notre partenaire, Emile VION, courtier spécialisé en crédit
immobilier à destination des entreprises afin qu'il nous fasse part de son
point de vue sur l'état actuel du marché.
Il est beaucoup question de resserrement des conditions d'accès au crédit
pour les acheteurs particuliers. Avez-vous constaté un changement de process
des banques pour les entreprises depuis le début de la « crise
sanitaire » en mars dernier ?
E.V : « L'endettement des
entreprises demeure au 1er rang des risques qui pèsent sur le
système financier français, surtout dans une situation de reprise lente de
l'économie », selon un rapport de la Banque de France.
Il n'est donc pas anormal
que les banques redoublent de vigilance pour octroyer des crédits. Le process
en lui -même ne change pas, la banque mesure le risque de ne pas être
remboursée par l'emprunteur, que ce soit une entreprise impactée ou pas par le
COVID. La décision peut être plus longue et encore plus incertaine, car les
délégations bancaires diminuent, et il faut souvent aller chercher un niveau de
décision plus élevé pour obtenir un accord. Restons malgré tout confiant, les banques ont
besoin de prêter et les taux sont toujours très bas.
Avez-vous adapté votre méthode de travail ?
E.V : Encore plus qu'avant, tout projet doit être anticipé, réfléchi,
adapté à ses besoins et ses moyens. Un achat immobilier est rarement un besoin
brutal, les dirigeants y réfléchissent souvent un ou deux ans à l'avance.
La priorité : travailler son bilan, pour prouver la bonne gestion de
l'entreprise et démontrer sa pérennité, sa croissance future, avoir des
arguments convaincants.
Plus tôt je peux accompagner un client, plus nous augmentons nos chances
d'accord.
Quels conseils donneriez-vous aux chefs d'entreprises ayant un projet
d'acquisition à court terme ?
E.V : Ne repoussez pas votre projet, mais ne soyez pas « plus royaliste que le roi », vous avez besoin de 500 m², n'en achetez pas 1000. Idéalement, si vous avez une activité stable visez des échéances proches de votre loyer actuel, c'est-à-dire qu'il faudra ajuster votre apport en conséquence. Si vous n'avez pas d'apport ou souhaitez conserver votre trésorerie, à partir de 500 000 Euros pensez au crédit-bail immobilier qui offre beaucoup de souplesse comme les loyers progressifs ou des échéances adaptées à vos flux de trésorerie (par exemple annuelles pour les fabricants de jouets ou les agriculteurs).